Cette anthologie couvre toute l'oeuvre poétique de Paul Valéry, depuis ses débuts (Albums des vers anciens, écrits datant de 1980) jusqu'au recueil Charmes de 1922. On y retrouve les poèmes les plus célèbres qu'ont fait la renommée de l'auteur, notamment La Jeune Parque (1917) et le Cimetière marin (1920).
Les Fables occupent une place singulière dans notre mémoire: par le souvenir que nous gardons de ces poèmes devant lesquels nous sommes restés enfants, mais aussi par la grace de tant de vers devenus proverbiaux et que notre parole quotidienne fait rena?tre. Et tout se passe comme si une correspondance secrète se maintenait de siècle en siècle entre ces Fables et l'identité de notre pays comme de notre langue. Le premier recueil para?t en 1668, et le second dix ans plus tard. Le succès est immense et les poèmes, alors, appartiennent pleinement à leur temps: la France du règne de Louis XIV. Mais le mystère de leur pouvoir est de s'émanciper très vite de cet environnement immédiat, d'éclairer nos réalités successives, d'allier de manière toujours éclatante le particulier et l'universel. Dans cette ?comédie à cent actes divers, / Et dont la scène est l'Univers?, le texte se dérobe à toute signification définitive. Mais La Fontaine, à chaque page,
Lorsqu’il commence à écrire les Rêveries à l’automne 1776, Rousseau est un vieil homme proche de la mort, presque pauvre, célèbre dans toute l’Europe et pourtant assuré que l’espèce humaine le rejette. Il continue cependant d’écrire et les Rêveries sont à ses yeux la suite des Confessions. Mais il ne s’agit plus désormais de raconter sa vie ni de s’expliquer aux autres pour dévoiler sa vraie nature. Dans une solitude propice à l’introspection, si des souvenirs épars remontent maintenant à sa mémoire, c’est pour lui-même qu’il les consigne en même temps qu’il cherche à se mieux conna?tre et réfléchir plus largement sur les ressorts de notre esprit humain. Mais ces méditations sont aussi des promenades où la rêverie devient expansion de l’être, où le contact avec la nature est source de bonheur dans la pure conscience d’exister. Une nouvelle manière d’écrire s’inaugure donc, un libre parcours sans effort que la ligne m