De ?L’amour lointain? des troubadours jusqu’aux ?Yeux d’Elsa?, si profonds qu’Aragon y perdait la mémoire, notre poésie fran?aise porte en elle tout l’amour du monde. Amour de jeunesse ou de maturité, amour-passion, amour-tendresse, amour perdu et retrouvé, amour rêvé ou amour fou : voici, du XIIe siècle à nos jours, les plus beaux poèmes inspirés par le sentiment amoureux réunis dans ce livre. Le poème d’amour est s?rement le meilleur dénominateur commun entre les êtres, en tout temps et en tous lieux, parce que les mots porteurs d’amour ont valeur universelle. Né en 1937 à Marseille, Jean Orizet est éditeur (cofondateur en 1969 de Poésie 1, directeur du Cherche-Midi), critique (Le Figaro, L'Express, La Revue des Deux Mondes) et poète, auteur d'une vingtaine d'ouvrages (L'Horloge de vie, 1966 ; Le Voyageur absent, 1982 ; La Poussière d'Adam, 1997). Il a obtenu de nombreux
Elle l’aimait, elle en était aimée mais la bienséance et la mort la séparèrent de lui. Ce roman, dont Alexandre Dumas fils tira aussi un drame, est inspiré de l’existence authentique de Marie Duplessis. Merveilleusement belle et intelligente, cette courtisane fut adorée du Tout-Paris et de l’auteur lui-même. Il dut renoncer à elle, car il n’était pas assez riche. Verdi fit de ce drame un opéra sublime, La Traviata, que Franco Zeffirelli filma avec grand art. Armand et Marguerite vivent un amour immense qui survit à tous les obstacles et à toutes les tromperies. Le père d’Armand interdit cet amour inconvenant. Mais rien n’aura empêché le bonheur d’aimer, la virginité retrouvée, l’argent et les conventions dédaignés. L’amour véritable, c’était pour Marguerite l’espoir, le rêve et le pardon de sa vie. Tout lui fut donné, mais à quel prix ! Présentation et notes d’Antoine Livio.
Sorti du libre élan mystique, le gothique, comme on l'a dit sans le comprendre, est le genre libre. Je dis libre, et non arbitraire. S'il s'en f?t tenu au même type, s'il f?t resté assujetti par l'harmonie géométrique, il e?t péri de langueur. [...] Comment compter nos belles églises au xiiie siècle ? Je voulais du moins parler de Notre-Dame de Paris. Mais quelqu'un a marqué ce monument d'une telle griffe de lion, que personne désormais ne se hasardera d'y toucher. C'est sa chose désormais, c'est son fief, c'est le majorat de Quasimodo. Il a bati, à c?té de la vieille cathédrale, une cathédrale de poésie, aussi ferme que les fondements de l'autre, aussi haute que ses tours. Si je regardais cette église, ce serait comme livre d'histoire, comme le grand registre des destinées de la monarchie. [...] La grande et lourde église, toute fleurdelysée, appartient à l'histoire plus qu'à la religion. Elle a peu d'élan, peu de ce mouvement d'ascen